Des chercheurs ont cartographié et analysé les résultats des dernières élections à l’échelle des bureaux de vote. Du grain à moudre pour les datajournalistes !
Imaginez que vous puissiez découvrir, scruter à la loupe, dans les détails les plus infimes, les résultats des dernières élections, qu’elles soient présidentielles, législatives, européennes, régionales aux abords de votre ville, jusque dans votre quartier. Depuis 2009, le projet Cartelec vous le permet et ceci notamment grâce aux financements de L’ANR (Agence Nationale de Recherche) et du FEDER (Fond Européen de Développement Régional) apportés pour sa fondation.
Cartelec est donc un projet innovant qui a été initié notamment par Michel Bussi (auteur et politologue français, professeur de géographie à l’Université de Rouen) dans le but de mettre en place un “Système d’Information Géographique” permettant d’analyser les résultats des élections de 2007 (présidentielle et législatives), 2009 (européennes) et 2010 (régionales) au niveau des bureaux de vote pour la France métropolitaine.
Découvrir et comprendre la richesse de la diversité des villes
Grâce aux compétences réunies, à la détermination d’une équipe de géographes et de politistes (ingénieurs enseignants-chercheurs), mais aussi grâce aux outils modernes de la cartographie assistée par ordinateur, Cartelec a pu remplir avec succès sa mission qui consistait à créer un fond de carte des bureaux de vote de l’ensemble des grandes villes françaises pour que les résultats des dernières élections puissent être visualisés et analysés en détails.
Pour découvrir et comprendre la richesse de la diversité des villes, Cartelec a choisi de mêler, à l’échelle intra-communale, données électorales et statistiques publiques regroupant les indicateurs socio-économiques de la population française (INSEE, la DGI, la CAF etc…) Malgré des difficultés principalement méthodologiques pour croiser les données électorales et sociales (qui ne sont pas disponibles sur le même périmètre géographique), Cartelec a su mettre à disposition ces résultats à l’ensemble de la communauté scientifique.
Quelles utilités pour ces données ?
Jean Rivière, mardi 14 janvier 2014, au CCO de Nantes
Si les données présentes sur le site Internet de Cartelec sont principalement à destination des chercheurs en sciences sociales, elles ont aussi été ouvertes (open data) et sont donc accessibles à tous, peuvent être utiles aux élus, aux partis politiques ou à tout citoyen intéressée par la politique. Elles sont donc également d’un grand intérêt pour les médias, en particuliers les médias locaux qui peuvent regarder à la loupe l’évolution du vote dans les quartiers des grandes villes.
“En fonction des thématiques et des objectifs souhaités, un journaliste peut avoir les données à disposition, peut être libre de choisir exactement le type de variable qu’il souhaite. Il gagne en autonomie et peut avoir l’opportunité de mieux maîtriser, mieux discuter voir critiquer les sujets”, explique Jean Rivière, enseignant-chercheur à l’Institut de géographie et d’aménagement régional de l’Université de Nantes (Igarun), venu présenter Cartelec au public nantais lors d’une conférence proposée par Ouest Médialab et le Conseil de développement de Nantes Métropole.
Cartelec, partenaire du HybLab 2014
Sensible à l’objectif de formation à l’éditorialisation des données, Jean Rivière a donc accepté sans hésiter de s’investir sur le HybLab, les ateliers de datajournalisme du cluster Ouest Médialab, aux côtés des médias et des écoles partenaires. “L’intérêt pour moi est d’être en contact avec plusieurs étudiants de parcours différents. Je trouve aussi la présence de l’Université de Nantes importante car les enseignants-chercheurs ont également beaucoup de choses à apporter sur ce projet.”
Source : www.cartelec.net
