« Le datajournalisme nous permet de faire des choses qui nous étaient interdites jusqu’à présent »

Marc GOMBEAUD

Marc GOMBEAUD, Rédacteur en Chef de l’agence de presse Destination Santé.

Rencontre avec Marc GOMBEAUD, Rédacteur en Chef de l’agence de presse Destination Santé et partenaire du HybLab 2014 avec un projet sur la rougeole en France.

Pouvez-vous me présenter en quelques mots Destination Santé ? 

« Destination Santé est une agence de presse que nous avons créé en 2000 sur la base d’un business qui était déjà préexistant depuis 5 ans et qui consistait à diffuser une information santé validée à destination du plus large public.

Aujourd’hui, l’agence diffuse dans 70 pays en 3 langues : la français, l’anglais et l’arabe. Nous avons dans notre réseau 200 journaux quotidiens ou hebdomadaires, dont 60 en France, essentiellement dans la presse quotidienne régionale.

Destination Santé, c’est aussi un peu plus de 1 000 stations radios, dont 300 en France qui diffusent des spots de 2 minutes tous les jours. Nos informations sont également diffusées à travers une soixantaine de portails et sites Internet, dont une quinzaine en France parmi lesquels nous trouvons des portails comme Yahoo, Google etc, mais aussi les portails et les sites d’un certain nombre de journaux de la PQR. »

Pourquoi avoir proposé comme sujet le cas de la rougeole en France ?

« J’ai proposé précisément le cas de la rougeole en France car pour nous, c’est un très bon cas d’école. La rougeole est une de ces maladies infantiles que l’on croit bénigne, or la France, seule parmi les pays Européens est un des derniers pays où on meurt encore de rougeole. Son statut défavorable au regard de cette maladie est lié uniquement au fait que la couverture vaccinale y est très insuffisante en raison, en grande partie, de campagnes, de lobbying orchestrés de façon très régulières par des ligues anti-vaccinales sur des bases au moins discutables. »

Qu’est ce que vous apporte comme expérience cette participation au HybLab 2014 ? 

« Le HybLab nous permet de confronter nos vues à celles de partenaires extérieurs avec lesquels nous n’avons pas l’habitude de travailler. Quand j’en parle avec mes collaborateurs, qui eux sont impliqués au quotidien dans l’opération, je m’aperçois que là aussi, de travailler avec des étudiants provenant des grandes écoles, eux aussi appartenant à des univers extérieurs aux nôtres, est quelque chose d’enrichissant. Nous avons d’ailleurs été surpris très agréablement par l’intérêt qu’a suscité le thème que nous avions choisi, ce qui prouvait déjà qu’il n’avait pas été si mal réfléchi à la base ! »

Comment percevez-vous le datajournalisme à travers ce projet ?

« Je croyais connaître le datajournalisme, puisque j’avais lu des choses dessus et que dans le cadre de mes pérégrinations professionnelles, j’avais rencontré des journalistes et des professeurs issus de grandes écoles de journalisme reconnues en France qui pratiquaient cela. Je m’aperçois qu’en fait, je ne connaissais pas, c’est une découverte.

Ce que nous en retirons au niveau de l’entreprise, c’est que le datajournalisme risque de nous permettre de faire des choses qui nous étaient interdites jusqu’à présent, faute de moyens techniques. De plus, nous avons à présent accès à l’infographie. Nous avions le sentiment qu’il nous fallait des infographistes pour apporter une richesse à nos lecteurs et je m’aperçois que grâce au datajournalisme, notre rédaction, peut apporter une richesse d’illustration interactive. C’est quelque chose d’important et je crois que d’ores et déjà, nous allons continuer à en faire après le HybLab. »

Propos recueillis par Camille Cosmao.

Ce contenu a été publié dans Actu. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.